
Il y a quelques semaines nous étions chez des amis, à Edmonton, pour un brunch. D’un coup, panne d’électricité! Fini chauffage, cafetière et lumière.
C’est toujours un drôle de sensation que de ne pas avoir d’électricité dans une maison. On a tout de suite un sentiment de manque et comme on manque de quelque chose, on cherche rapidement à le combler. C’est comme si d’un coup, on a besoin d’allumer telle lampe, de charger notre téléphone et de réchauffer son café au micro-ondes, alors qu’il y a quelques minutes, tout ça nous semblait futile.
Après le manque vient aussi la nervosité, la vulnérabilité : quand va-t-on retrouver le service? Est-ce que j’ai assez à manger? Est-ce que la crème glacée va fondre dans le congélateur? Ou sont les chandelles?
Et après l’angoisse vient le calme, l’abandon. C’est vrai qu’en plein jour, on peut profiter de la lumière naturelle pour s’éclairer et puis, en hiver, on peut entreposer de la nourriture dehors (quel congélateur peut battre un dehors à -20?). Finalement on se dit que c’est pas si mal de s’éclairer à la chandelle et de se déconnecter de la télé pour quelques heures.
Débranche
Cet abandon, ce lâcher-prise de l’électricité nous le vivons quotidiennement à la ferme. En effet, nous vivons «off the grid», sans être abonné au service public d’électricité.
En gros ça veut dire pas de facture d’électricité à payer et pas de poteau électrique dans le paysage.
Bon vous allez me dire, impossible de vivre sans électricité, en campagne, avec trois enfants, en 2019. C’est vrai, vous avez raison.
En fait, nous dépendons de diverses sources d’énergie. D’abord nous chauffons au bois et nous avons des chaufferettes au propane. Pour l’électricité, puisque nous avons parfois besoin de charger nos téléphones, de passer l’aspirateur ou de tout simplement allumer la lumière, nous avons une génératrice.
Alors oui, nous avons parfois l’électricité mais au lieu d’en être dépendant, nous choisissons quand nous en avons besoin. La génératrice fonctionne rarement toute la journée chez nous. Souvent nous concentrons toutes les tâches qui nécessitent de l’électricité au même moment.
Le choix
Oui comme vous avez pu constater nous avons choisi, pour l’instant d’utiliser le propane et le bois comme sources d’énergie principales. Nous sommes conscients qu’il existe d’autres solutions plus écologiques, comme le solaire par exemple.
Nous n’avons pas mis cette option de côté pour l’instant, mais il faut savoir que l’installation de panneaux solaires est coûteuse et surtout il faut avoir en tête la quantité d’énergie que nous avons besoin pour avoir le bon nombre de panneaux et de batteries.
L’abandon
Alors ça fait quoi de vivre sans électricité permanente? Ça fait juste du bien. Ça fait comme lorsque vous êtes au bureau et que tout à coup la ventilation s’arrête. Vous savez ce petit «aaahhh» qu’on pousse intérieurement.
On finit par s’habituer à cette déconnexion. On se sent mieux, la maison ne vibre pas pour nous, c’est nous qui vibrons pour elle. On sent littéralement que notre corps est plus léger. Mon mari croit que ça a quelque chose à voir avec le magnétisme.
Et le soir, quoi de mieux que de voir le ciel étoilé par la fenêtre et d’entendre le poêle crépité à la lueur de la lampe à l’huile.
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